L’interview de Françoise Baudin
Réalisée le 28 Février 2022 par les étudiant·es du Cercle Digital
Françoise BAUDIN vit à Chinon où elle est très engagée sur les questions sociales et environnementales. Sa carrière professionnelle a été dédiée aux politiques culturelles. Militante chevronnée, c’est une optimiste obstinée : elle sait que chaque pierre proposée participe un jour à construire un édifice plus vertueux. Observatrice scrupuleuse, elle sait aussi que l’écoute fine des réalités locales est l’une des clefs des transitions. Son carburant de Porte-Voix : l’engagement local et les mobilisations concrètes.
Le déclic de mon engagement en tant que Porte-Voix
Je suis très engagée sur les questions sociales et environnementales, d’abord en tant que citoyenne et maintenant en tant qu’ élue à la Ville de Chinon. Parallèlement à cet engagement citoyen local, j’ai été intéressée par la coordination régionale que représente le réseau des Porte-voix ».
Mon carburant de Porte-Voix, c’est quoi ?
Je dirai que c’est mon engagement local qui est mon carburant. Je ne serai pas porte voix si je n’avais pas d’engagements locaux extrêmement précis et investis depuis longtemps.
Si je devais crier mon indignation dans mon porte-voix, je dirais quoi ?
Mon indignation ce sont les politiques locales qui ne sont pas suffisamment investies dans toutes les problématiques sociales et environnementales et si je devais résumer ce serait “c’est dramatique”.
Je n’oublierai jamais…
La dernière réalisation que l’on a pu réaliser au niveau du Chinonais. C’est la création d’une ferme d’initiative citoyenne : une cinquantaine de citoyens et citoyennes se sont réunis pour réunir les fonds pour l’acquisition de 22 hectares. Et nous invitons deux jeunes agriculteurs porteurs d’un projet d’agriculture biologique sur cette parcelle. C’est une mobilisation citoyenne tout à fait concrète, ce qui fait une expérience majeure pour nous.
Je l’ai fait et j’en suis fière
Je suis fière de ce projet de ferme d’initiatives citoyennes. Et il y a d’autres projets dont je suis fière comme le projet de jardin et de poulailler collectif des Hucherolles. Dans un quartier de Chinon avec des enjeux sociaux. Vrai vecteur de mixité, il est toujours actif aujourd’hui.Le poulailler avait été inauguré dans le cadre du printemps citoyen en Centre-Val de Loire, porté par la Région en 2019.
Je me sens vraiment utile lorsque…
Je me sens réellement utile quand j’arrive à favoriser le débat public et les prises de décisions partagées dans un groupe.
Des rencontres spéciales ?
Mes rencontres avec les élus régionaux préoccupés et très engagés pour l’environnement. Pour moi, cela a été une grande découverte. Mon implication et le travail dans le cadre du réseau des Porte-Voix en découle.
Un regret ?
Je n’ai pas de regret. Je pense que toutes les actions engagées, même lorsqu’elles ne semblent pas d’emblée une réussite, peuvent un jour générer quelquechose de positif. On ne sait jamais à long terme ce que cela produit. Cela fait partie des expériences militantes, des expériences de vie. Il faut savoir tirer profit et aller de l’avant.
Mon graal de Porte-Voix
Mon graal ? Je dirai les enjeux démocratiques, environnementaux, ainsi que ceux des attentions et préoccupations sociales. C’est ceci qui me porte.
Ma devise personnelle de Porte-Voix
J’ai deux devises personnelles. Ma première : une écoute fine des réalités locales ; ce qui signifie il faut savoir observer et discerner quels sont les enjeux pour les rencontres et les groupes que l’on anime. La seconde : une obstination dans la mise en œuvre des projets, “il ne faut pas lâcher”.