Publié le 15 juillet 2021

Atelier #2 : l’évaluation du programme Action Cœur de Ville et son impact

Le cycle des Ateliers Cœur de ville est proposé et animé par Villes au Carré dans le cadre de sa mission d’animation du réseau régional des acteurs du programme Action cœur de ville que lui ont confiée la Préfecture de Région et la Région Centre-Val de Loire

Ce deuxième atelier, du 17 juin 2021, a réuni 20 personnes et trois expert·es venus échanger sur les manières d’aborder l’évaluation du programme Action cœur de ville à l’échelle locale. 

Trois années après le lancement du programme et alors que certaines villes entrent tout juste dans la phase opérationnelle, l’objectif pour les chef·fes et directeur·ices de projet est de mieux cerner les attendus de l’Etat en termes d’évaluation locale : quoi évaluer ? avec quels indicateurs ? quelle méthode ? pour quels résultats ? quel intérêt pour la conduite du projet ? 

Intervenant·es

  • Thibaut Desjonquère, directeur du groupe Pluricité
  • Elise Migieu, chargée de suivi et d’évaluation du programme Action cœur de ville à l’ANCT
  • Vincent Dos Santos, chargé de mission au cabinet Urbicand 

Les fondamentaux de l’évaluation des politiques publiques

De toute façon on nous dit toujours : c’est trop tôt. Dans un monde idéal, il faut attendre 2, 3, 4, 5 ans pour évaluer parce que si on veut voir, mesurer et qualifier les impacts, c’est toujours trop tôt et on n’a jamais le recul nécessaire.” Thibaut Desjonquère

Si l’ANCT a publié un kit d’évaluation locale et a déjà réalisé un premier bilan du déploiement du programme à mi-parcours, à l’échelle locale les attentes, méthodes et résultats visés restent à préciser territoire par territoire. Pour répondre à ces interrogations, Thibaut Desjonquère, spécialiste de l’évaluation des politiques publiques, a rappelé en préambule les fondamentaux de l’évaluation, ce qui marche et ce qui ne marche pas, invitant les acteurs locaux à trouver le bon équilibre entre l’approche quantitative et qualitative.

Un bon suivi c’est déjà la garantie d’une évaluation à moitié réussie.”

Le pari qui est fait, c’est que le temps passé en amont de l’évaluation, sera gagné en aval.

Pour Thibaut Desjonquère, une bonne évaluation dépend d’un vrai questionnement posé dès la phase d’étude du projet. Il faut anticiper en déterminant ce que l’on souhaite évaluer, pour quelle raison, et quelles informations permettront d’aller au bout de cette démarche.
Dans le cas d’un plan partenarial comme Action cœur de ville, l’évaluation peut aussi intervenir en cours de programme, pour re-mobiliser les partenaires et ajuster une réponse commune à des objectifs pré-définis.
Dans tous les cas, il prône la modestie et la rigueur dans la démarche… 

À réécouter avec le replay à partir de de 2:11

Entre évaluation nationale et locale : quel accompagnement proposé par l’ANCT ? 

Elise Migieu a présenté les contours de l’évaluation nationale pilotée par la Direction de programme Action cœur de ville à l’ANCT. Elle vise notamment à mesurer l’impact du partenariat avec les trois principaux co-financeurs et de l’investissement réalisé par le programme (5 milliards d’euros sur 5 ans).

Voir si ce cadre et cette organisation sont une plus value pour les projets locaux.

Au plan  local, l’évaluation n’est pas une obligation mais elle est encouragée par l’ANCT, qui souhaiterait prendre connaissance des premiers résultats observables dans les centres-villes et les agglomérations, et pouvoir analyser plus tard l’impact du programme au sein des 222 villes dans lesquelles il se déploie. 

Une première enquête a permis de saisir la diversité des profils des villes : entre celles qui n’ont jamais réalisé d’évaluation de politique publique, celles qui ont des besoins spécifiques d’ingénierie et celles qui font appel à un bureau d’études, les besoins et états d’avancement sont variés.  Une série d’ateliers est prévue par l’ANCT pour offrir un accompagnement personnalisé aux collectivités selon leur avancement. La capitalisation de tous ces éléments permettra de réaliser un guide d’évaluation ACV plus opérationnel.

Bien évidemment, chaque ville est libre d’évaluer ce qu’elle souhaite.” précise Elise Migieu

Pour l’heure, le kit d’évaluation ACV réalisé par l’ANCT rassemble des conseils méthodologiques, une cartographie des ressources mobilisables et un guide des objectifs et indicateurs pour l’évaluation locale d’un projet ACV.  

L’évaluation, un outil pour la conduite du projet, retour sur l’évaluation des dispositifs de redynamisation des centres-bourgs en région Bourgogne-Franche-Comté

Pour Vincent Dos Santos, “le projet est avant tout cohérent, localisé, territorialisé” et c’est pour cette raison qu’une évaluation du programme doit être menée à l’échelle locale, afin d’en faire un outil d’aide à la décision et d’éviter la logique descendante.  Une évaluation qui ne prendrait pas en compte les avancées, difficultés et transformations observées sur le terrain par ceux qui mettent le programme en œuvre n’aurait, pour lui, pas d’intérêt.

C’est à partir de l’évaluation du dispositif de redynamisation des centres-bourgs en région Bourgogne-Franche-Comté menée par Pluricité et Urbicand que Vincent Dos Santos tire des clés de réussite d’un projet de revitalisation et donne du sens à la démarche d’évaluation.

Ainsi, l’évaluation du projet doit être préparée dès le processus d’étude du projet, qui est composé de trois phases-clés : révéler – projeter – agir. C’est durant la phase de “révélation du territoire” que les indicateurs quantitatifs et qualitatifs peuvent être définis et construits dans le but de faire émerger les usages et dynamiques urbaines des espaces centraux. 

Vincent Dos Santos incite les villes à créer leurs propres outils et à coopérer avec les communes voisines pour aboutir à des fiches actions qui synthétisent tous les éléments produits : description, niveau de priorité, critères d’évaluation. 

Si vous n’avez pas aujourd’hui ces fiches de synthèse, je vous encourage à revenir dans votre phase d’initialisation et à essayer de les écrire, de les co-construire.. » 

 À réécouter avec le replay à partir de 17:42

La prolongation du programme ACV, une opportunité pour engager la démarche évaluative 

L’annonce de Jean Castex, Premier ministre de prolonger le programme Action cœur de ville jusqu’en 2026 desserre l’agenda pour toutes les villes engagées (Blois, 8 juillet 2021 – Congrès de Villes de France). C’est aussi l’opportunité pour celles qui le souhaiteraient de revisiter leur projet en y insufflant des critères d’évaluation quantitatifs et qualitatifs. 

Des ressources pour aller plus loin :

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