Le cycle des Ateliers Cœur de ville est proposé et animé par Villes au Carré dans le cadre de sa mission d’animation du réseau régional des acteurs du programme Action cœur de ville que lui ont confiée la Préfecture de Région et la Région Centre-Val de Loire.
Comment l’art et les actions/activités culturelles peuvent-ils nourrir les dynamiques territoriales de revitalisation des cœurs de ville, contribuer à une nouvelle attractivité des centralités, à une réappropriation de la ville par ses habitant·es, à de nouvelles manières de vivre la ville ensemble ? L’objectif de ce 4ème atelier était d’éclairer ces questionnements au travers d’exemples concrets en dressant un panorama des rôles possibles de l’art et de la culture aux différentes étapes des démarches de revitalisation. Une dynamique globale et partenariale, parfaitement illustrée par la ville d’Issoudun dont la stratégie culturelle engagée depuis plusieurs décennies a été renforcée avec le programme Action Cœur de Ville. Cet atelier a également montré la diversité des modalités de soutien accessibles aux acteurs locaux, dans le cadre de projets culturels de territoires ou du soutien aux équipements et aux acteurs culturels par l’Etat et la Région Centre-Val de Loire.
L’atelier s’est déroulé le 22 février 2022 en visioconférence autour de quatre interventions :
- Pauline QUANTIN, Consultante et opératrice en stratégie et ingénierie culturelle – Ligere
- Brigitte PLANCHENEAU, Coordinatrice du Pôle Publics et Territoires et Conseillère action culturelle et territoriale – DRAC Centre-Val de Loire
- Carole BOULMIER, Chargée de mission coopération culturelle territoriale Réseaux-Publics pour les départements Eure-et-Loir et Indre-et-Loire
& Stéphane SCHLEININGER, Chargé de mission Théâtre et soutien aux lieux de diffusion du spectacle vivant – Conseil Régional du Centre-Val de Loire - Tony BEN LAHOUCINE, Adjoint au maire chargé des associations culturelles, des cérémonies patriotiques et de la citoyenneté,
Sophie CAZÉ, Conseillère municipale déléguée à la culture, au patrimoine et à l’audiovisuel
& Mélanie COTTA, directrice de projet Action Coeur de Ville – Ville d’Issoudun
Nourrir la démarche de redynamisation par l’art et les actions culturelles
Avec ses vingt années d’expérience professionnelle dans le domaine de la culture, en compagnies et collectivités, Pauline Quantin développe une vision transversale de l’art comme vecteur de développement des territoires. Aujourd’hui consultante et opératrice culturelle au sein de la structure Ligere qu’elle a cofondée, elle invite les professionnels et les élus à réinterroger la place des actions culturelles dans le déploiement du programme Action Cœur de Ville. Selon elle, il ne s’agit pas seulement de développer une offre culturelle pour elle-même, mais de l’associer au temps du projet. « La culture est à cet endroit de lien entre le court et le long terme, celui du quotidien : comment les habitants gardent-ils un intérêt pour leur ville et peuvent-ils y avoir des moments précieux, et celui du long terme, de la projection, pour se rendre compte de l’évolution de la ville 5 ans après ».
Une stratégie culturelle s’élabore en incluant les services culturels dès le lancement du projet, en associant les acteurs du territoire et dispositifs existants avec le soutien éventuel d’une ingénierie extérieure qui apportera un regard renouvelé sur la démarche. Accueillir la livraison d’un projet, préfigurer des besoins et expérimenter des usages, animer le territoire… L’art et la culture vecteurs, révélateurs, expérimentateurs, attracteurs, projecteurs. Pauline Quantin illustre son récit par une multitude d’exemples pour inspirer. Mais elle insiste : « une stratégie culturelle doit partir des ressources du territoire pour penser des projets singuliers qui s’appuient sur l’humain ! »
🎥 Replay 👇
Développer une action culturelle territoriale avec le soutien de la DRAC et du Conseil Régional
« La culture est une compétence partagée » rappellent Stéphane Schleininger et Carole Boulmier lors de leur intervention. En effet, DRAC et Conseil Régional soutiennent ensemble le développement culturel des territoires auquel contribue de manière essentielle le patrimoine architectural et historique des villes. La DRAC a « une approche globale de territoire qui prend en compte l’ensemble des habitants dans la transformation et la revalorisation de leur lieu de vie » indique Brigitte Plancheneau « Il faut faire en sorte qu’ils se sentent partie prenante de ce qui se passe, qu’ils en tirent aussi une forme de satisfaction et de bien-être au quotidien ». Ainsi, l’entrée dans une stratégie culturelle ne se fait pas par les outils mais par un diagnostic partagé pour poser un regard global sur les forces et faiblesses du territoire, inventorier les lieux culturels existants, engager le dialogue avec l’ingénierie culturelle présente et tresser des liens avec les territoires de proximité.
Si le programme Action Cœur de Ville n’a pas de lignes budgétaires dédiées au sein du ministère de la Culture ou dans les dispositifs régionaux actuels, de nombreux outils et dispositifs sont mobilisables pour accompagner la déclinaison d’une stratégie culturelle de territoire. Du côté de l’Etat sont cités : le dispositif « Une école, un chantier », le soutien aux ateliers d’artistes, les Micro-Folies (un prochain appel à projets est à venir), l’été culturel… Pour la Région, un soutien très actif aux lieux de diffusion culturels, aux compagnies, à la production d’œuvres et aux nouveaux lieux intermédiaires qui pensent ensemble coopération, innovation sociale/culturelle et citoyenneté. Un bon conseil pour s’orienter dans ce foisonnement : ne pas hésiter à solliciter les coordonnateurs et chargé·es de mission qui seront d’excellents guides !
🎥 Replay 👇
Retour d’expérience de la ville d’Issoudun
C’est à trois voix que la ville d’Issoudun présente sa stratégie culturelle et les liens tissés avec la revitalisation du cœur de ville, en rappelant ce qui en fait l’essence : « on ne bâti pas un projet de développement territorial dans un désert culturel ». C’est donc sur ce principe fort qu’André Laignel, maire d’Issoudun, a développé au fil des années une politique culturelle accessible à toutes et tous avec comme point focal le Musée Saint-Roch. Le parc de sculptures inauguré il y a deux ans constitue une véritable salle du musée à ciel ouvert : s’y développe un autre rapport aux œuvres artistiques qui permet de toucher de nouveaux publics. En parallèle, une programmation culturelle dense est déployée sur la période estivale avec les Mardis de l’Été et les Fêtes de la Tour Blanche, stimulée par l’accueil d’artistes en résidence. Bien d’autres opérations ont été développés : valorisation du patrimoine littéraire à travers l’application BALZAC@ISSOUDUN, vitrophanies faisant la promotion du Musée Saint-Roch et de son parc sur des vitrines de commerces vacants, fresque de street art mobile installée en coeur de ville pour animer l’espace pendant la durée des travaux de requalification d’une friche commerciale… Les exemples d’actions culturelles et artistiques développées à Issoudun sont multiples !
Nos trois intervenants issoldunois l’ont souligné : la recette de la réussite de ces opérations, c’est la convergence entre des politiques publiques, la pérennité du soutien de la DRAC et du Conseil Régional aux actions culturelles portées par la collectivité, mais aussi la synergie multi-acteurs entre services communaux et communautaires, l’Office du tourisme, la salle de spectacle Albert-Camus et d’autres acteurs locaux.
🎥 Replay 👇
Retrouvez les synthèses des 3 autres ateliers sur le lien suivant