Publié le 5 septembre 2022

Dossier #6 – Réinvestir l’habitat en coeur de villes et bourgs : retisser l’urbain, retisser le lien

Table des matières

Les rendez-vous de la revitalisation des centres-villes et centres-bourgs en Centre-Val de Loire – Mardi 5 juillet 2022, en visioconférence. Porté par la Région Centre-Val de Loire, avec l’appui de Villes au Carré, un cycle annuel de rendez-vous régionaux a été lancé en 2019. Ils s’adressent à l’ensemble des acteurs, élu·es et professionnel·les ainsi qu’aux opérateurs qui s’engagent dans un projet global de redynamisation des cœurs de villes ou cœurs de bourgs.

Cette rencontre s’est intéressée aux approches nouvelles de densification douce à partir de la recomposition d’habitations ou de bâtiments désaffectés, de la transformation de friches ou encore du recyclage d’espaces devenus stratégiques dans la perspective d’une limitation de l’artificialisation des sols. 

Aux enjeux urbains s’ajoutent des enjeux sociaux et écologiques : comment l’offre nouvelle d’habitat peut-elle contribuer à davantage de mixité sociale en cœur de ville ou bourg ou à une plus large échelle territoriale ?  Quel logement, quelles nouvelles formes d’habitat pour répondre aux besoins des ménages (vieillissement, cohabitation, accès à un espace extérieur…) ? Quels choix architecturaux et procédés constructifs retenir pour répondre aux enjeux du réchauffement climatique ?  Comment et avec quels outils les collectivités peuvent-elles impulser une dynamique différente ? Sur quels acteurs et opérateurs prendre appui ? Comment associer la population ? 

 

Cette rencontre régionale a été conçue et animée par la Direction de l’Aménagement du territoire de la Région Centre-Val de Loire et Villes au Carré.

 

Ouverture

Dominique Roullet, Vice-président du Conseil régional Centre-Val de Loire, délégué au développement des territoires et à la contractualisation

Cette 6ème rencontre régionale s’inscrit dans la continuité du travail entrepris dans les Rendez-vous de la revitalisation des cœurs de villes et bourgs qui font entendre par la voix d’élu·es, de professionnel·les et d’experts invité·es le récit de démarches et d’expériences conduites par les territoires, notamment en Centre-Val de Loire. « Ce qui est important, dit Dominique Roullet, c’est de s’inspirer de ce qui marche bien. » 

Avec le sujet de l’habitat de grandes questions sont posées en termes d’aménagement du territoire et de choix de société. Après avoir abordé début décembre, les outils techniques, financiers et juridiques à disposition des collectivités pour résorber la vacance et l’habitat dégradé, cette rencontre traite des formes nouvelles d’habitat au cœur des villes et bourgs. 

Dominique Roullet informe sur la procédure de modification du SRADDET engagée par la Région avec notamment le sujet de l’artificialisation des sols. La région s’était initialement fixée un objectif de zéro artificialisation nette en 2040, soit 10 ans plus tôt que l’échéance nationale. Mais le sujet est complexe, la construction neuve représente les deux tiers de l’artificialisation des sols. Le modèle pavillonnaire diffus, culturellement dominant, explique ce taux élevé. Il y a donc un enjeu majeur pour les communes et pour leurs centralités à réfléchir à la possibilité de trouver d’autres réponses. « Quelles nouvelles formes d’habitat peuvent être produites dans le cœur des villes et bourgs, accueillantes pour différentes populations ? Est-ce qu’elles peuvent être suffisamment attractives face au modèle de la maison individuelle avec jardin ? » interroge-t-il.

📽Écoutez le propos introductif de Dominique Roullet en ouverture de ce 6ème Rendez-vous de la revitalisation

Consulter le dossier en 3 parties

Pour aller plus loin

Autrefois considérées comme un moteur pour la croissance économique, les zones pavillonnaires incarnent le rêve pour les classes moyennes des années 60 alors en pleine expansion. Ce modèle devait apporter une solution aux problèmes des grands ensembles, à l’engorgement des villes et à la désertification des campagnes. Mais le passage de la crise en a fait un véritable cauchemar pour ceux qui y habitent. Les coûts individuels et collectifs de ces zones périurbaines sont devenus exorbitants et leur impact sur l’environnement est désastreux. Leurs résidents vivent aujourd’hui sur le fil entre résignation et révolte.

Film réalisé par Myriam Elhadad – 70′ – 2019

Une production Temps noir (Sara Brücker & Tancrède Ramonet)

Diffuseurs : France Télévisions, Public Sénat

Avec le soutien de la Région Île-de-France, du CNC et de la Procirep-ANGOA

Haro sur le pavillon

Eric Charmes-La vie des idées-14 Juin 2022

Les pavillons n’ont pas bonne presse. Les critiques sont nombreuses et on se concentrera ici sur trois d’entre elles : l’idée que l’habitat pavillonnaire aurait un impact particulièrement défavorable sur l’environnement ; l’idée que l’accession à la propriété d’un pavillon enfermerait les classes populaires dans un piège et enfin, l’idée que le modèle pavillonnaire favoriserait un repli individualiste centré sur l’hédonisme consumériste et éloigné des préoccupations pour la crise climatique. Ces critiques doivent être nuancées voire revues.

Éric Charmes est directeur de recherche à l’ENTPE (Vaulx-en-Velin). Il est spécialisé dans les études urbaines, l’urbanisme et l’aménagement. Il est membre du laboratoire « Recherches Interdisciplinaires Ville Espace Société » (RIVES, Université de Lyon, UMR CNRS 5600). Il a notamment publié La Revanche des villages (Seuil, 2019), Quitter Paris ? Les classes moyennes entre centres et périphéries (avec Stéphanie Vermeersch, Lydie Launay and Marie-Hélène Bacqué, Créaphis, 2019)…

Le Centre-Val de Loire reste une des régions les moins artificialisées

Maxime Simonovici (Insee), Gaëtan Buisson (DRAAF), Céline Magnier (DREAL)

INSEE ANALYSES CENTRE-VAL DE LOIRE, No 74 – Paru le : 23 février 2021

En 2018, en Centre-Val de Loire, 4,4 % du sol est recouvert de constructions ou d’infrastructures. La région reste l’une des moins artificialisées en France de province. En lien étroit avec la densité de population, la transformation des sols naturels, forestiers ou agricoles est très disparate selon les départements. Entre 2012 et 2018, l’artificialisation a poursuivi sa hausse mais à un rythme plus faible qu’aux périodes précédentes. Cette augmentation a été davantage portée par le développement des zones industrielles ou commerciales et des réseaux de communication que par l’habitat. Alors que le parc de logements, qui progresse très différemment selon les départements, contribue à la hausse de l’artificialisation, la croissance démographique n’explique pas directement les évolutions constatées.

Contact à Villes au Carré :

Marie-Noëlle Pinson, directrice de Villes au Carré – marienoelle.pinson@villesaucarre.org – 07 69 31 82 48

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